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DOCUMENTS     About : Babylon Babies

About : Babylon Babies

October 8th 2004

La vérité est laide et nous avons l’art pour que la vérité ne nous fasse pas sombrer.
Dans les yeux des « Babylon Babies » ne se montrent pas seulement la terreur et la douleur, nous y voyons la confiance, la force et l’amour.
Ils sont notre miroir et nous nous y voyons comme dans un miroir de cuivre.
L’art est une tentative poétique de maîtriser la réalité tout entière.
L’art consiste toujours à anéantir le sujet, la pensée poétique vise à délivrer l’être de son assujettissement à lui-même, afin de lui permettre de s’engager dans la production de son devenir.
Dans cette ère de subjectivisme absolu, c’est-à-dire autoréflexif, entré dans sa phase terminale : celle de la déconstruction universitaire comme identité sans lendemain chaque jour renouvelée. L’œuvre de Marie Jo Lafontaine consiste précisément à creuser cette différence qui s’engage dans un processus de répétition non séquentiel.

Cette œuvre a été conçue dans la période de l’événement du11 septembre.
Marie Jo Lafontaine ressentit l’urgence de questionner le nouvel état du monde au regard de portraits représentant un futur en gestation en choisissant de jeunes adolescents de 11 à 15 ans.
En d’autres termes, quel sera le visage des hommes et des femmes de demain ? Sera-t-il plus humain ? En soulevant ce type de questions, l’œuvre de Marie-Jo Lafontaine nous introduit tout de suite dans une réflexion d’ordre existentiel et métaphysique
Les Enfants de Babylone ne sont ni le futur, ni le présent, ni le passé, ils proposent un nouveau visage à l’éternité de chaque instant.
Les Enfants de Babylone ne sont pas des anges, mais ils ne sont plus tout à fait humains non plus, ils indiquent que l’homme reste encore à faire, toujours à inventer.
Ils indiquent la présence invisible d’une narration à l’œuvre, derrière le saint tabernacle des apparences.
Ils indiquent la ligne de fuite d’un monde encore à naître, d’un monde toujours à naître.

Les photographies interrogent nos consciences sur l’état du monde d’aujourd’hui, sur l’avenir de nos sociétés (celui auquel aspirent les adolescents, celui qu’on leur réserve…) et sur le destin de l’espèce humaine en tant que telle.
En d’autres termes, quel sera le visage des hommes et des femmes de demain ?

Sera-t-il plus humain, ou, comme certains le suggèrent, post-humain ?
En soulevant ce type de questions, l’œuvre de Marie-Jo Lafontaine nous introduit tout de suite dans une réflexion d’ordre existentiel et métaphysique.
Dans un certain sens, les portraits des « Babylon Babies » sont abstraits ou du moins « abstraits » de leur réalité.
Les jeunes gens que vous voyez sont retirés de leur environnement, de leur vie active et nerveuse et sont littéralement saisis dans ce moment gelé de l’image.
Le puissant fond monochrome symbolise cette abstraction, mais en appui sur ce fond, les visages apparaissent complètement à la vie et atteignent un haut niveau d’expression.
Le choix d’un arrière-plan coloré garantit que, dans ce cas, l’abstraction qui caractérise le médium de la photographie ne conduit pas à la désincarnation.
Marie Jo Lafontaine balance subtilement entre abstraction et incarnation et c’est ce qui est aussi le plus significatif dans son oeuvre.

Un livre de Bibliophile a été édité en deux langues, anglaise et allemande où l’artiste à demandé à une trentaine d’auteurs de différentes nationalités d’écrire une lettre adressée à l’image de l’un de ces 30 jeunes adolescents pour y projeter leur interrogation.