This device is too small to view this website properly
Try to rotate your device
Liquid crystals est une série de portraits d’adolescents d’une grande subtilité, les photographies sont en noir et blanc mais l’artiste a coloré légèrement les yeux en utilisant les technologies de digitalisation de l’image.
Le trouble qui en résulte rejoint celui de ces jeunes faisant l’expérience originelle de la vie, placés devant le monde, comme devant l’inouï.
( l’inouï: qui s’y frotte, s’y transfigure).
Ces corps proposés à la vision , ceux d’adolescents sont aussi énigmatiques, portant le masque de l’inachevé ( l’apparence ) autant qu’ils semblent receler une part secrète: leur être profond, justement, refusé de prime abord au regard.
Nous émerveiller ?
Douter ? on le sait, c’est briser le rêve.
Les portraits se veulent de troublantes icônes, métaphore de l’identité
Le portrait chez Marie Jo Lafontaine, c’est cette histoire là: possession et dépossession d’un même allant, en un jeu continu de dressage, de conviction, de simulation sur fond de devenir et d’incertitude.
Tout ce qui révèle d’une production de soi
La frontalité des figures photographiées, leur autorité même postulent pour une expression marquée d’humanité au sens élémentaire de ce terme: ce qui signale l’humain dans la figure.
L’être de manière intangible, est bien là, même s’il échappe en partie ou se tient en porte-à-faux: regards ambigus, attitudes forcées ou recalibrées par le travail que l’artiste exerce sur l’image, soit par la grande dimension des portraits, excédant l’ordre anthropologique.
Ce retour de consommée à travers le portrait s’il valorise l’humain ne s’abandonne pas à une vision béate du corps.
Chez Marie Jo Lafontaine, le corps n’est pas donné en plénitude, nulle exposition glorieuse, en dépit des apparences.
L’image du corps ?
Si c’est le corps réel, alors il lui revient de faire état de l’incessant déplacement d’énergies entre la place occupée là, au cœur des choses, et son obsession ontologique, le fantasme de la légitimité ou de l’incarnation réussie.
L’humanité, pour Marie Jo Lafontaine, c’est:
1°-l’affronter,
2°-l’affronter telle quelle.
Fragments de Paul Ardenne
dans livre “Liquid Crystal”, Édition Cantz