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DOCUMENTS     About : Babylon Babies, Maurice G. Dantec

About : Babylon Babies, Maurice G. Dantec

September 26th 2006

Vous croirez les avoir regardés, mais ce sont eux qui vous auront vus. Vois. Ecoute. Tes yeux sont des cristaux liquides, ton oreille est déjà habituée au rythme des missiles de croisière : tu saisiras, glacée d’effroi mais fiévreuse de la découverte, que joie et connaissance ne forment qu’un seul processus, qui s’enroule dans la spirale de la tragédie et du paradoxe. Tu riras de tous ceux qui se sont crûs les maîtres de la parole et qui ne sont pas dignes d’en être les valets de chambre. Peut-être commenceras-tu alors à douter.

Les Enfants de Babylone ne sont ni le futur, ni le présent, ni le passé, ils proposent un nouveau visage à l’éternité de chaque instant. Les Enfants de Babylone ne vous parlent pas, ils sont muets comme des Golem, mais pourtant, comme les Golem, il est écrit sur leur front, en lettres invisibles le mot : vérités.
Ils n’aimeront pas que tu lèves le nez vers les étoiles, ni que tu plonges ton regard trop loin dans les abysses, comprend-le bien, il n’y a pas d’ailleurs. Tout, toujours, pour eux et pour leurs ouailles, est ici-et-maintenant.

J’espère que vous serez habités pour un temps par le peuple des Enfants de Babylone, j’espère que leurs yeux couleur cristal liquide viendront hanter vos rêves, j’espère que vous comprendrez que leur existence ne tient qu’à un fil, j’espère que vous aurez un peu plus peur de vous-mêmes. j’espère que l’éclat que vous n’aurez pas su entendre sera celui de la voix des archanges en chute libre vers ce monde. Les Enfants de Babylone ne sont ni le futur, ni le présent, ni le passé, ils proposent un nouveau visage à l’éternité de chaque instant.

Jeune enfant de Babylone, ne me demandes pas la lune, poses-moi toutes les questions qui te rongent mais, je t’en prie, ne laisse pas ton cerveau en errance autour du vide constitué par la masse spongieuse des discours. Laisses-moi alors te guider doucement au coeur de ces ténèbres où la vérité se tapit. Laisse-moi juste te prendre la main un instant alors que nous volons sur l’abîme. Vous croirez les avoir regardés, mais ce sont eux qui vous auront vus.

Maurice G. Dantec